PEINTURE EN ACTES (LA) - GESTES ET MANIERES DANS L'ITALIE DE LA RENAISSANCE
Un livre qui prolonge et renouvelle le questionnement sur le temps agi dans l'oeuvre, affaire de gestes et de chair ; une peinture incarnée appelant à une esthétique et une stylistique du geste. Une approche dynamique qui interroge les règles de la représentation.
Ce livre éprouve l'hypothèse suivante : en quoi les gestes - mouvements corporels, mimiques, postures - ont-t-ils constitué un problème esthétique dans l'Italie de la Renaissance ? Comment les gestes entrent-ils dans la construction d'une "forme de vie", d'un ethos ? Comment des oeuvres visuelles interviennent-elles dans l'invention d'une stylistique des comportements ?
Une première partie analyse les formes discursives : traités d'art, de danse et de comportement, d'où se dégagent deux directions principales. L'une tend à astreindre les gestes à l'ordre de la représentation, fondé sur la mesure et la civilité. L'autre affirme la puissance extérieure qui vient traverser les pratiques gestuelles et qui, à la Renaissance, prend le nom de grazia. La grâce ne régule pas les gestes dans un régime de représentation, mais dans régime profondément esthétique, fait d'intensités dispersées et d'action à distance.
Puis cette histoire culturelle des gestes détaille les singularités que cristallisent des images de gestes. La "peinture en actes" dit bien cela : les gestes ("actes" du corps) n'y sont pas simplement représentés ; ils sont plus profondément "agis" par la peinture elle-même : réinventés, intensifiés, déformés, transformés... C'est cela même qui est ici analysé, en focalisant l'attention sur les arts visuels florentins du second Quattrocento, et en considérant des champs éthologiques concrets : le combat, l'amour, le triomphe, la poursuite érotique, la parade...
On en vient donc à considérer, pour eux-mêmes, les gestes en image : un "maniérisme", à travers un corpus qui ne subsisterait que par ses événements gestuels, ses pures manières, le geste étant ainsi pensé comme "incorporel". Deux chapitres monographiques conduisent finalement à dissocier les gestes de toute forme corporelle ou organique : en ouvrant les gestes sur l'ornement (chez Antonio et Piero Pollaiolo) ; en les affectant de rythmes fantasmatiques qui ruinent toute notion de "langage des gestes" et qui pervertissent du même coup le déroulement narratif de l'historia albertienne (chez Sandro Botticelli). Ce livre aborde ainsi les gestes comme problème esthétique, en tant que signes et intensités ; c'est par ses gestes, attitudes, postures, qu'un corps représenté en peinture se singularise.
Ce livre éprouve l'hypothèse suivante : en quoi les gestes - mouvements corporels, mimiques, postures - ont-t-ils constitué un problème esthétique dans l'Italie de la Renaissance ? Comment les gestes entrent-ils dans la construction d'une "forme de vie", d'un ethos ? Comment des oeuvres visuelles interviennent-elles dans l'invention d'une stylistique des comportements ?
Une première partie analyse les formes discursives : traités d'art, de danse et de comportement, d'où se dégagent deux directions principales. L'une tend à astreindre les gestes à l'ordre de la représentation, fondé sur la mesure et la civilité. L'autre affirme la puissance extérieure qui vient traverser les pratiques gestuelles et qui, à la Renaissance, prend le nom de grazia. La grâce ne régule pas les gestes dans un régime de représentation, mais dans régime profondément esthétique, fait d'intensités dispersées et d'action à distance.
Puis cette histoire culturelle des gestes détaille les singularités que cristallisent des images de gestes. La "peinture en actes" dit bien cela : les gestes ("actes" du corps) n'y sont pas simplement représentés ; ils sont plus profondément "agis" par la peinture elle-même : réinventés, intensifiés, déformés, transformés... C'est cela même qui est ici analysé, en focalisant l'attention sur les arts visuels florentins du second Quattrocento, et en considérant des champs éthologiques concrets : le combat, l'amour, le triomphe, la poursuite érotique, la parade...
On en vient donc à considérer, pour eux-mêmes, les gestes en image : un "maniérisme", à travers un corpus qui ne subsisterait que par ses événements gestuels, ses pures manières, le geste étant ainsi pensé comme "incorporel". Deux chapitres monographiques conduisent finalement à dissocier les gestes de toute forme corporelle ou organique : en ouvrant les gestes sur l'ornement (chez Antonio et Piero Pollaiolo) ; en les affectant de rythmes fantasmatiques qui ruinent toute notion de "langage des gestes" et qui pervertissent du même coup le déroulement narratif de l'historia albertienne (chez Sandro Botticelli). Ce livre aborde ainsi les gestes comme problème esthétique, en tant que signes et intensités ; c'est par ses gestes, attitudes, postures, qu'un corps représenté en peinture se singularise.
- Auteur(s) : Bertrand Prevost, Georges Didi-Huberman
- Date de parution : 23/11/2007
- Collection : Arts
- Éditeur : Actes Sud
- Année de parution : 2007